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LE Mausolée du Piton d'Akbou


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Une énigme archéologique

Au nord-ouest du majestueux piton d'Akbou, en prenant un chemin sinueux à travers rochers et broussaille, on arrive au somptueux monument funéraire. Visible de loin car il occupe une position privilégiée, ce mausolée a fait rêver et inspirer plusieurs historiens et archéologues.

C'est un édifice à un seul étage qui repose sur une base à gradins : des assises soigneusement alignées, que complète une architrave. Le tout forme un début de pyramide. Vient ensuite une frise d'un carré régulier et d'une belle architecture. Elle est coiffée d'une corniche sculptée avec une extrême finesse. Enfin, un toit pyramidal termine la construction. De l'intérieur, il a la forme d'une voûte en berceau.

L'extérieur de ce mausolée se distingue par la fausse porte (1) qui se trouve sur chaque côté. Ces portes " imaginaires " sont ornées de motifs décoratifs et de plusieurs signes. La face nord du monument présente une ouverture par laquelle on accède à l'intérieur. Selon certaines lectures, elle pourrait être pratiquée par des voleurs dans l'espoir de découvrir un trésor enfoui dans ce tombeau, au-dessus de cette porte (l'encastrement profond en témoigne). Ce qui fait supposer que c'était le principal côté.

Des inscriptions millénaires

Que sont devenues ces inscriptions ? Véhiculaient-elles réellement des indices pouvant nous fixer sur l'origine du monument ou seraient-elles simplement un rajout d'une civilisation, autre que celle ayant bâti cet édifice, dont le but était de marquer sa présence ?

Dans son récit, le baron H. Aucapitaine raconte que c'était une plaque en marbre blanc qui servait de cible aux jeux des bergers et qu'à force de jets de pierres, elle a fini par se briser et les débris se sont éparpillés sur le sol. Il disait aussi que toutes ses tentatives pour récupérer les fragments ont été vaines. Selon lui, cette perte, ô combien regrettable, a dû avoir lieu quelques années avant son séjour dans la région — Aucapitaine était l'hôte du Bâcha Agha Ben Ali Chérif dans sa résidence Bordj de Tarza — et c'était, disait-il, du Bâcha Agha qu'il tenait ces précisions. Celui-ci se rappelait l'avoir vue en place.

Quel était le but de cette construction ?

Certains affirment qu'elle serait presque deux fois millénaire. Sur l'origine de ce monument, les commentaires et les hypothèses vont bon train. Etait-ce pour un souverain, un militaire hautement gradé ayant expié au cours d'un combat ? La légende raconte qu'en cet endroit, où est construit le mausolée, une femme a accouché. L'origine de ce mausolée est légendaire. La population l'attribue aux Romains. Mais la grande analogie de forme qu'il présente avec les mausolées des rois numides Syphax et Massinissa et avec le mausolée royal de Mauritanie — plus connu sous le nom du tombeau de la Chrétienne (dans la province d'Alger) — donne à supposer que cette construction serait antérieure à la conquête romaine ===> ENIGME = période lybico punique.!!!!!!!!!

Le passage des conquérants

En outre, de la lecture de l'ouvrage Le Mausolée royal de Mauritanie édité par l'Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques, il ressort que les monuments construits sur un plan carré avec un couronnement pyramidal et bâtis presque toujours sur des sommets de colline sont attribués à des princes berbères peut-être de religion chrétienne dont les principautés s'étendaient vers l'Ouest.

Serait-ce l'œuvre d'une civilisation particulière ou un ensemble de styles, résultat du passage des différents conquérants ayant pris d'assaut la ville d'Akbou ? Mais quels qu'ils fussent, ils ont perlé leur ouvrage et ont réalisé un véritable exploit en réussissant un chef-d'œuvre.

Une expertise du site lèvera sans doute le voile du mystère et pourra peut-être répondre à cette énigme : Quand et par qui cette œuvre de génie a-t-elle été construite ? Sur la sépulture de qui a-t-elle été érigée ? Des témoignages (oraux et écrits), des documents laissés par nos aïeux aideront dans les recherches.

En attendant, cette merveille, qui a survécu à toutes les agressions et qui garde jalousement son secret, se détériore dans l'indifférence générale : des assises gisent au pied de l'édifice. Une partie du toit est détruite (tentatives lointaines de pénétration dans le tombeau), les colonnes supportant les chapiteaux ont disparu.

De plus, il est menacé par les vibrations générées par le passage des trains et la carrière se trouvant sur le flanc du piton. En outre, la poussière se dégageant de cette carrière s'accumule sur l'édifice.

Le mausolée d'Ausum (antique Akbou) ou Taqubbet n' Weqbu, comme il est appelé dans cette localité, est et restera la mémoire infaillible au vu des témoignages qu'il contient sur l'histoire de cette région en particulier et de l'Algérie en général.

Il faut œuvrer pour qu'il soit inclus dans le listing des sites classés. Dans l'espoir que ce vestige historique devienne l'objet de recherches d'archéologues, historiens et étudiants du domaine, il faut parer au plus pressé pour le protéger en délimitant un périmètre de sécurité autour de lui et en menant une campagne de sensibilisation auprès de la population.

Taous Yettou.

(1) Pour obéir aux croyances et pour dépister les voleurs,

on pratiquait des entrées invisibles.

Akbou

Ville de l'intérieur du pays, Akbou est situé au centre-est à 200 km d'Alger et à 70 km du port de Béjaïa dont elle dépend, traversée aujourd'hui par la route nationale n° 26 en pleine réfection, l'édification d'Akbou remonte à Mars 1883.

Selon l'historien Auguste Sabatier, Akbou est bâtie sur les ruines d'une ville romaine, engloutie depuis des lustres : Ausum, nom qui serait d'origine Kabyle, disent les anciens : Oussim. Un autre historien, Sallustre, corrobore le fait et affirme l'existence d'une forteresse érigée au sommet du Piton, point stratégique de défense de l'ancienne ville, à Guendouza, qui est aujourd'hui, l'un des quartiers le plus peuplé d'Akbou.

Telle que nous la connaissons maintenant, Akbou fut créée en 1874, après la fin de la résistance de Cheikh El Moukrani en 1871 et après la conquête de la Kabylie. Pour toute preuve, une bouteille cachant un parchemin relatant l'édification de la ville.

Les français l'appelèrent '' Metz'', sous l'occupation, en raison du grand nombre de colons venus de la région française du même nom. L'implantation de Metz, à proximité d'une rivière, la Soummam, engendrera l'éclosion et la propagation de maladies comme la Malaria ou encore le Paludisme. A cause de ce risque palustre, les habitants, colons et autochtones se replièrent sur les monts voisins.

En 1883, Metz est remplacée par Kouba. La population opta plutôt pour un anagramme, ainsi Kouba devînt Akbou dont l'étymologie décrirait mieux la colline ou le mont.

An 2000, Akbou est une ville de 55 000 habitants, avec une superficie de 52,18 km². C'est un chef lieu de Daïra à 04 communes : Akbou, Chellata, Ighram et Tamoukra. Outre l'existence d'une zone éparse, la population se concentre en zones urbaines : Tifrit, Riquet et Azib qui sont des gros bourgs.

Akbou est aussi une zone attractive pour les Daïra limitrophes des Wilaya de Tizi-Ouzou, Bordj-Bou-Arreridj et Sétif.

Tous les services technico-administratifs sont représentés, Akbou ne cesse de s'étendre. Sa richesse est l'olivier.

Enfin, Akbou ne cesse d'étaler ses tentacules dans toutes les directions, non sans poser des problèmes d'un urbanisme effréné, parfois, au détriment de la salubrité environnementale.

Les chemins vicinaux, les routes et autres voies d'accès sont un tissu maillé qui mène partout dans les grands quartiers à forte densité tels que le Stade, Arafou, Hira (l'un des plus anciens quartiers). Les vestiges de l'ancienne caserne témoignent encore aujourd'hui du passage du colon, à ce propos, il faudra signaler le cimetière chrétien vers la sortie de la ville. L'exode rural a donné naissance à l'implantation de quartiers-villages comme Riquet et Taharachet. Seule tâche encore présente aujourd'hui est le bidon-ville en plein centre d'Akbou qui défie narquoisement l'évolution '' urbanistique'' de la ville. La cité GMS, en expansion, efface peu à peu son image de laideur. Les projets ambitieux de l'Assemblée Populaire Communale sont en voie d'exécution .

Objectifs : Eradication de l'habitat précaire par 1000 logements sociaux, 300 évolutifs, 200 habitats ruraux qui sont inscrits dans les projets de développement économique et social.

D'un autre côté, la montagne est prise d'assaut pour la construction de cités, à l'exemple de Sidi Ali Oucheddad.

Les autorités font passer le développement par un projet de jumelage entre Akbou et la ville d'Alès en France. Une manière comme une autre d'inviter deux pays à s'entraider après qu'ils s'aient fait la guerre. L'histoire a de ces rebondissements !.

En attendant, les Akbouciens soutiennent mordicus qu'Akbou est l'une des plus anciennes communes de l'Algérie, l'une des plus vastes et plus peuplées. Pour eux, il tombe sous le sens qu'Akbou doit devenir Wilaya. Elle a tous les atouts pour.

par Maraoui Rabah

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