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Vu du Japon, la Chine a négligé le risque sismique


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Vu du Japon, la Chine a négligé le risque sismique

Parmi les bâtiments qui ont résisté au séisme du 12 mai dans les villes du Sichuan figurent notamment des constructions japonaises, des usines et des supermarchés. Ces bâtiments sont l'objet d'examens afin de vérifier leur solidité et l'absence de danger pour les utilisateurs. Mais ces équipements, construits selon les normes nippones, sont debout et, jusqu'à présent, bien que l'on soit sans nouvelles d'un tiers des 300 Japonais résidant dans la région, on ne dénombre pas de victimes.

Vus du Japon, qui subit 20 % des séismes mondiaux et a consacré des investissements considérables à minimiser leurs conséquences, l'ampleur des dégâts et le nombre des victimes dans le Sichuan sont révélateurs des disparités entre une croissance exponentielle et l'aménagement des infrastructures sociales qui devrait l'accompagner.

L'expansion a permis d'élever le niveau de vie de beaucoup de Chinois, mais elle a laissé la majorité de la population dans une situation datant d'un demi-siècle en arrière. C'est le cas de beaucoup des maisons ou des immeubles du Sichuan, aux normes antisismiques inexistantes ou insuffisantes, construits en briques sans renforcement métallique.

Plus gravement, font valoir des experts en mesures antisismiques japonais, les établissements publics, écoles et hôpitaux, dont beaucoup se sont effondrés, ensevelissant leurs occupants, ne respectaient pas les normes pour une région sismique. "Les contrôles étaient insuffisants. Mais ce n'est pas propre à la Chine : il en va de même dans le reste de l'Asie", dit le professeur d'ingénierie civile Masanori Hamada, de l'université de Waseda, à Tokyo.

"Renforcer les bâtiments coûte cher et les autorités chinoises ont préféré différer ces investissements", fait valoir Kazuyoshi Onishi, spécialiste de la gestion des sinistres de l'université de Kobe, cité par le quotidien Yomiuri. Ces normes, révisées en 2001, sont davantage respectées dans les mégalopoles de la croissance, telles que Shanghaï ou Pékin, mais "les bâtiments construits antérieurement ne sont pas suffisamment résistants", estime Kenpei Kojika, expert d'origine chinoise au Centre asiatique de prévention des désastres.

NORMES RENFORCÉES

L'exemple japonais montre que la réduction des risques des effets d'un séisme nécessite une longue préparation et des investissements considérables. Le Japon s'y est attaché depuis des décennies. A Kobe, en 1995, le séisme d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter a fait 5 500 morts sur le coup, ensevelis sous les décombres de leurs maisons. Mais beaucoup de bâtiments ont résisté.

Les lacunes dans la préparation et la lenteur de la mise en place des secours constatées à Kobe ont conduit le gouvernement à renforcer les normes antisismiques et à renforcer la sévérité des peines infligées aux promoteurs qui ne les respectent pas.

Le Japon dispose des techniques très avancées pour détecter les signes avant-coureurs d'un séisme. Ce système est-il fiable ? Ses gratte-ciels sont les plus résistants du monde aux séismes et le gouvernement avance que les deux tiers de ses bâtiments répondent aux normes antisismiques de 1981 mais "beaucoup reste à faire" pour les écoles, reconnaît le secrétaire du gouvernement, Nobutaka Machimura.

Un "Big One" à Tokyo (12 millions d'habitants), où la terre tremble régulièrement, ferait au moins 13 000 morts et 1 000 milliards de dollars en dégâts matériels, selon le Conseil de gestion des catastrophes naturelles, organisme gouvernemental.

Philippe Pons www.lemonde.fr

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